Déterminants biophysiques et socioéconomiques de la gestion des parcs à anacardiers (Anacardium occidentale L.) et à manguiers (Mangifera indica L.) en zone sud soudanienne du Burkina Faso (Afrique de l’Ouest)

Résumé

Les vergers d’anacardiers et de manguiers forment une composante essentielle des systèmes de
production agricoles à l’ouest du Burkina Faso. Cependant, la forte demande en terre cultivable liée à
l’accroissement de la population conduit à une expansion des vergers entrainant un manque de terre. Pour
y remédier, les producteurs sont passés de l’arboriculture fruitière pure à l’agroforesterie. Des enquêtes
semi-structurées ont été conduites dans un terroir villageois de la province du Kénédougou en zone sudsoudanienne du Burkina Faso pour comprendre les modes de gestion des parcs à anacardiers et à
manguiers. Les données relatives aux critères biophysiques d’implantation des vergers, les modes de
plantation, les motivations à la création des parcs et les pratiques sylvicoles et culturales ont été collectées
à l’aide d’un questionnaire administré à 243 propriétaires de parcs. Des statistiques descriptives et des
régressions ont été réalisées pour déterminer les facteurs déterminant l’implantation et la gestion des
parcs. Il ressort que le sol et la topographie sont les principaux critères biophysiques d’implantation des
vergers. Le manque de terres cultivables (85,1%), l’entretien de la plantation (4%) et la diversification des
sources de revenus (5,4%), ont motivé le passage du système « verger pur » au système « parc
agroforestier ». Cependant, des contraintes climatique et socioéconomique entravent la gestion efficiente
du système. Par conséquent, les pratiques favorisant la diversification et l’optimisation de la production
agricole tout en réduisant les risques de conflits fonciers sont à promouvoir dans les stratégies de
résilience des communautés rurales face aux changements climatiques.