Résistance aux antibiotiques des souches de staphylococcus aureus et des enterobactéries isolés au LNSP de Ouagadougou (Burkina Faso)
Mots-clés :
Entérobactéries, Staphylococcus aureus, antibiotiques, sensibilité, résistanceRésumé
Le contexte africain est marqué par l’absence de réseau de surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques. Des études indiquent pourtant des niveaux élevés de prévalence de Staphylococcus aureus résistant à la méticiline (SARM) et des Entérobactéries productrices de β lactamases à spectre étendu (E-BLSE) dans les prélèvements provenant de patients hospitalisés ou en communauté. Le but de la présente étude est de décrire les phénotypes de résistances de Staphyloccocus aureus et des entérobactéries afin d’améliorer la prise en charge des maladies bactériennes. Il s’est agi d’une étude transversale réalisée du 10 Septembre 2014 au 10 Mars 2015, à partir des isolats de S. aureus et d’entérobactéries provenant de prélèvements biologiques reçus au Laboratoire National de Santé Publique (LNSP). La sensibilité aux antibiotiques des souches bactériennes a été réalisée selon les recommandations du Comité de l’Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie (CA.SFM) 2014. La recherche de la résistance de S. aureus à la meticilline a été réalisée par l’oxacilline 5μg ; la sécrétion de β Lactamase à Spectre Elargie (BLSE) a été confirmée après observation d’une image en « bouchon de champagne ». Au total, 665 échantillons ont été traités et 197 souches pathogènes, ont été identifiées dont 160 entérobactéries et 37 Staphylococcus aureus. Globalement, 32 % des Staphylococcus aureus étaient résistants à la méticiline. Toutes les souches étaient sensibles aux aminosides. Parmi les entérobactéries, 98,3 % des E. coli et 94,7 % de K. pneumoniae étaient résistantes à l’amoxicilline + acide clavulanique et 36,4 % de E. coli et 26,3 % K. pneumoniae présentaient une résistance aux céphalosporines de 3e génération. Les entérobactéries productrices de BLSE étaient de 35 %. L’imipenème restait actif sur 100 % des entérobactéries. Cette étude interpelle les autorités
sanitaires à l’instauration d’un système de surveillance des pharmaco résistances et les agents de santé sur la promotion du bon usage des antibiotiques et les bonnes pratiques d’hygiène hospitalière.