Effet du régime d’irrigation et de la fertilisation sur les mauvaises herbes en riziculture irriguée dans les parcelles rizicoles à l’ouest du Burkina Faso

Résumé

Français

La gestion des parcelles rizicoles requière une importante main d’œuvre si bien qu’un désherbage tardif affecte le rendement du riz. La présente étude a pour objectif d’évaluer l’effet d’un système de gestion d’eau en riziculture irriguée, basé sur l’alternance d’humidité et sécheresse en combinaison avec diffé- rentes fumures sur l’infestation et la distribution des mauvaises herbes. Ainsi trois régimes d’irrigation considérée comme facteurs principaux en combinaison avec cinq modes de fertilisation comme facteurs secondaires ont été comparés suivant un dispositif factoriel. Les résultats montré que le régime d’irriga- tion alternant humidité sécheresse (AWD) avec apport d’une fertilisation organo-minérale à la forte dose de 300 kg NPK /ha + 300 kg urée/ha + 10 t compost/ha a permis de réduire la biomasse des adventices de 21,74 %. Associé à la fumure organo-minérale à la faible dose 150 kg NPK/ha + 100 kg urée/ha +5 t com- post/ha, AWD a permis d’obtenir un poids de mille grains de riz supérieur à 23 g sous infestation de mau- vaises herbes dont la biomasse est supérieure à 40 g/m2. L’analyse phytoécologique a révélé 8 groupes d’adventices caractéristiques des traitements irrigation et fertilisation. Le dendrogramme de classification hiérarchique a permis d’affiner la relation traitements et adventices. Ainsi, le groupe à Ipomoea asarifolia et Bacopa floribunda composé de 18 espèces inventoriées dans les traitements est caractérisé par des espèces influencées par l’alternance d’humidité et de sécheresse associée à la fumure organo-minérale à faible dose. Nos résultats ont montré que l’irrigation alternance humidité- sécheresse favorise la diversité floristique dans les parcelles rizicoles. Ce mode d’irrigation dans les conditions de riziculture intensive permet d’améliorer la productivité du riz irrigué. Cependant, elle satisfait aux exigences écologiques d’un groupement de mauvaises herbes à forte richesse spécifique avec pour principale espèce indicatrice Ipomoea asarifolia qu’il faudrait surveiller en cas d’adoption. La maitrise et l’économie de l’eau due à AWD permettrait d’améliorer la résilience des exploitations rizicoles vis-à-vis des effets néfastes liés aux changements climatiques.

Anglais

This study aims to evaluate the effect of a water management system in irrigated rice production based on alternating moisture and drying in combination with different fertilizers, on weed infestation and distribu- tion: The test was carried out according to a factor system consisting of three main irrigation factors and five secondary fertilization factors. Data on weed dry biomass have shown that by alternating wet/dry irri- gation (AWD) with high-dose organo-mineral fertilizer inputs (300 kg/ha de NPK + 300 kg urea/ha + 10 t de compost/ha), weed biomass is reduced by 21.74% compared to two-day irrigation. This treatment also increased the weight of a thousand grains of rice. Phytoecological analysis of weed allowed to identify 8 groups of weeds characteristic of irrigation and fertilization treatments. Hierarchical classification den- drogram has helped to establish more specific relationships between treatments and weeds. Thus, the group with Ipomoea asarifolia and Bacopa floribunda composed of 18 species inventoried in the treat- ments is characterized by the influence of the AWD irrigation treatment combined with low-dose organo- mineral fertilization. Irrigation alternating humidity and drought favours the diversity of weed flora. AWD in intensive rice growing conditions improves the productivity of irrigated rice. However, it corresponds to the ecological requirements of a plant grouping of weeds with high specific richness, with Ipomoea asarifolia as the main indicator species, which should be followed in the event of adoption of this practice. Water control and saving through AWD will improve the resilience of rice farms to climate change.