Effet de la fertilisation azotée de couverture et de la densité de semis sur la consommation hydrique d’une variété de mil au Niger
Effect of top dress nitrogen fertilization and planting density on a pearl millet variety water consumption in Niger
Mots-clés :
Consommation hydrique, densité de semis, fertilisation azotée, mil, Niger, SahelRésumé
français
Au Sahel, la production du mil connaît une baisse continue sous les effets conjugués de la dégradation des
terres et de l’insuffisance des pluies. Face à cette situation, les services de recherche et de vulgarisation
agricole ont préconisé l’augmentation de la densité de semis et l’apport de fertilisants pour augmenter
la production agricole. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’applicabilité de ces recommandations en
analysant leur impact sur la consommation hydrique d’une variété de mil. Sur un sol sableux, relativement
profond (1,20 à 1,80 m), la variété de mil ZATIB a été soumise à deux traitements de densité de
semis (D1 = 8333 poquets ha-1 et D2 = 15 625 poquets ha-1) associés à deux niveaux d’apport d’urée
(N0 = 0 kg ha-1 et N1 = 100 kg ha-1) pendant les saisons de pluies 2002 et 2003. L’humidité et l’évaporation
du sol sous le couvert de la culture ont été mesurées pendant tout le cycle ainsi que l’indice de surface
foliaire (LAI). Les paramètres climatiques ont été également mesurés à l’aide d’une station météorologique
automatique. Les résultats ont montré que l’apport d’urée a eu un impact déterminant dans la
variabilité de l’humidité du sol du fait qu’il a favorisé le développement foliaire des plants sous toutes les
densités de semis. Par contre, l’effet de la densité de semis n’a été perceptible qu’en absence d’urée. En
présence de déficit hydrique, la forte densité de semis a eu un impact négatif sur les plants ayant reçu de
l’urée, ce qui suggère que l’utilisation des fortes doses d’urée (100 kg ha-1) ne peut être envisageable
qu’en cas de faible densité de semis (8 333 poquets ha-1) pour une meilleure économie d’eau du sol dans
les zones à forte variabilité pluviométrique comme le Sahel.
Anglais
In the Sahel, pearl millet production is declining due to the combined effects of land degradation and insufficient
rainfall. This situation has prompted research and extension services to recommend intensification,
namely high planting densities and use of fertilizers in order to increase food production. The objective of
this study was to assess the applicability of those recommendations in the sahelian context by analyzing
their impact on crop water consumption. On a sandy, relatively deep (1,20 to 1,80 m) soil, the ZATIBmillet variety was tested under two planting densities (D1 = 8 333 hills ha-1 and D2 = 15 625 hills ha-1)
associated with two nitrogen fertilizer rates in the form of urea (N0 = 0 kg ha-1 and N1 = 100 kg ha-1),
during two rainy seasons (2002 and 2003). Measurements of soil moisture and soil evaporation, as well as
leaf area index, were conducted throughout the crop cycle. An automatic weather station was also installed
next to the plots to monitor the main climatic parameters. The results showed that application of urea
was determinant in the variability of soil moisture content as it has greatly enhanced plants’ leaf area development
under all planting densities. On the contrary, the effect of planting density was significant only
when there was no urea application. Under water deficit, the high planting density had a negative impact
on plants having received urea. This suggests that the use of high rates of urea (100 kg ha-1) is conceivable
only with low planting densities (8333 hills ha-1) in zones with erratic rainfall such as the Sahel.